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En termes commerciaux et financiers, les liens avec l’Europe continentale sont importants et essentiels pour le Maroc. Sur le plan économique, les relations Maroc-Union européenne ont connu une montée en puissance significative. Cette Union est le premier partenaire économique du Royaume avec 66% de ses exportations, 54% de ses importations, 71% des Investissements Étrangers Directs, 74% des recettes touristiques et 70% des transferts des Marocains Résidant à l’Étranger.  En comparaison, le continent africain ne représente en 2022 que 6% du total du commerce extérieur du Maroc (import et export).

De son côté, le Maroc est le 20ème partenaire commercial de l’UE avec un peu moins de 1% de part du marché européen. Le Royaume est ainsi le premier partenaire commercial de l’UE en Afrique du Nord, le 2ème sur l’ensemble du continent africain, dans l’espace méditerranéen et dans le monde arabe.

Ces relations économiques restent cependant marquées par un déséquilibre commercial profond qui tend à s’aggraver et des flux d’investissements étrangers directs très modestes (0,2%) au regard des flux européens dans le monde. Le déficit commercial du Maroc avec l’Union européenne, en pourcentage du PIB marocain, a plus que doublé passant de 3% à 7,8% sur une période de 17 ans (entre 2000 et 2017) ; il s’est aggravé depuis.

Les importations marocaines en provenance de l’Union européenne ont progressé au rythme de 7,5% en moyenne annuelle alors que les exportations ont augmenté au rythme de 6,3% de moyenne annuelle. En 2018, les importations marocaines ont atteint 23,7 milliards d’Euros et les exportations 16,6 milliards d’euros.

Le déficit commercial cumulé sur l’ensemble de la période 2000-2018 est de 86 milliards d’euros, soit environ 5 milliards d’euros par an, ce qui revient à 25 fois plus que le soutien financier annuel octroyé par l’Union européenne au Maroc (200 millions d’euros).

Ce déficit  pose aujourd’hui un sérieux problème à l’économie marocaine. Il devient insoutenable.

Si la progression du commerce extérieur du Maroc avec l’Union européenne se poursuit au même rythme, sur la base des tendances passées avec les 7,5% de progression des importations et les 6% des exportations, le déficit extérieur à l’horizon 2030 pourra doubler, atteignant alors les 16 milliards de dirhams. Le fardeau serait ainsi bien trop lourd pour la balance des paiements du Maroc.

Les besoins de rééquilibrage des partenariats stratégiques entre le Maroc et l’Union européenne sont donc réels et urgents. En effet, une dépendance excessive à l’égard des relations commerciales et diplomatiques traditionnelles avec un ensemble très limité de quelques pays européens (Espagne, France, Italie, Belgique, Pays Bas, Portugal), expose le Maroc à des variations dans les relations et lie essentiellement l’économie marocaine aux modèles de l’Union européenne en termes de valeurs, de normes, de croissance et d’investissement.

Cette situation demeure recevable dans la mesure où elle fonctionne sans mettre en péril des marchés et des liens financiers et humains bien établis. L’on pourrait cependant faire valoir que la relation économique avec ces pays de l’Union européenne a atteint ses limites naturelles.

En conséquence, l’omniprésence d’une épée de Damoclès politique que des États membres de l’Union européenne brandissent à l’occasion contre le Maroc, notamment dans le cas de l’affaire du Sahara.

Dans cette perspective, l’élargissement par le Maroc du cercle de ses partenariats bilatéraux en dehors de l’Union européenne et la constitution de nouvelles alliances stratégiques avec les puissances montantes à travers le monde permettraient au Royaume de consolider de manière significative son rôle de pivot entre le continent africain et l’Union européenne et de concrétiser sa vocation de puissance régionale.

La politique de diversification et de rééquilibrage des partenariats étrangers du Royaume du Maroc a ainsi fait l’objet d’une orientation stratégique soulignée dans le Message Royal du 30 août 2013, lu lors de la première conférence des Ambassadeurs de Sa Majesté Le Roi, organisée à Rabat par le ministère des Affaires Étrangères et de la Coopération. Elle fut également réitérée à l’occasion de deux Discours Royaux faits respectivement, le 24 février 2014 à l’ouverture du Forum maroco-ivoirien à Abidjan, et le 29 juillet 2023 lors du 24ème anniversaire de l’accession du Souverain au Trône de Ses glorieux ancêtres.

Cette politique de diversification vise à assurer de façon durable la promotion de l’élargissement des débouchés économiques extérieurs du Maroc, la montée en gamme du tissu productif national, la transformation structurelle de l’industrie vers une seconde génération des métiers mondiaux du Maroc (dont l’automobile, l’aéronautique, le textile et le cuir, l’offshoring et l’électronique) et le renforcement de l’attractivité du pays pour les investissements directs étrangers.

Elle répond par ailleurs aux impératifs d’indépendance décisionnelle, de stabilité politique du Royaume et de sa sécurité extérieure conformément à l’adage de Sir Winston Churchill : ‘’La sécurité réside dans la diversité’’ (Security lies in Diversity).

C’est notamment dans ce cadre que le 4 décembre 2023 le Royaume du Maroc a procédé à la signature avec les Émirats Arabes Unis d’un ensemble de douze accords stratégiques qualifiés d’historiques.

À cette occasion, le présent article tente de dresser le profil d’un nouveau Moyen Orient en pleine transformation et de présenter concomitamment le rôle de puissance pivot que les Émirats Arabes Unis jouent autant sur la scène internationale qu’au sein de sa propre région.

Un nouveau Moyen Orient est en effet en train d’émerger, soutenu par un prix du baril du pétrole dépassant les $90, fournissant aux monarchies du Golfe une manne de $3.500 milliards, qui est en train d’être dépensée dans de grands projets de développement, sur place et à travers le monde via des fonds souverains parmi les plus lotis.

Cela est facilité par l’instauration d’un nouveau climat de détente négociée en avril 2023, grâce à l’entremise de la Chine, entre les deux puissances rivales régionales qui sont l’Iran et l’Arabie Saoudite. En conséquence, les guerres toujours en cours au Yémen et en Syrie devraient normalement s’estomper.

La plupart des pays de la région ont, d’une part, adopté le pragmatisme autocratique comme substitut à la démocratie et, d’autre part, opté pour une diplomatie multipolaire au lieu de celle issue de l’Ordre géopolitique dirigé par les États-Unis après 1945.

Le Moyen-Orient est également la région où les grandes menaces qui secoueraient le monde durant les années 2030 pourraient s’y manifester beaucoup plus tôt qu’ailleurs dans le monde, notamment en matière de prolifération nucléaire, de conditions météorologiques extrêmes et d’inégalités sociales encore plus grandes.  Cela s’avère d’autant plus vrai si la question palestinienne demeure dans une impasse et les pays parmi les plus faibles de cette région venaient à enregistrer encore plus de retards dans leur développement.

Les Accords d’Abraham signés en 2020 sous l’égide des États-Unis entre Israël et deux monarchies du Golfe étaient venus réconforter la tendance d’une transformation structurelle dans les équilibres géopolitiques au Moyen Orient. La guerre que mène actuellement Israël à Ghaza contre le Hamas constitue cependant un handicap difficile à surmonter.

Bien que le Moyen-Orient ne compte que 6 % de la population du monde, il a cependant la capacité de pouvoir étouffer l’économie mondiale. En effet, en tant que producteur d’hydrocarbures aux coûts les plus bas au monde, sa part des exportations de gaz naturel liquéfié, très demandé depuis la fermeture des gazoducs russes vers l’Europe, est de 30 % et en voie d’augmentation.

Grâce à sa situation géographique, 30 % de l’ensemble du commerce mondial par conteneurs et 16 % du fret aérien transitent via le Moyen Orient. Avec plus de 3.000 milliards de dollars d’actifs, ses fonds souverains sont parmi les plus importants au monde. Ses guerres et ses troubles débordent souvent au-delà de ses frontières et ses flux de réfugiés ont de grands impacts politiques jusqu’en Europe.

C’est en grande partie pour l’ensemble de ces raisons que quatre grands pays du Moyen Orient viennent, en août 2023, d’être cooptés pour faire entièrement partie du groupement des BRICS à partir du premier janvier 2024 : l’Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis, l’Égypte et l’Iran.

Ces transformations en cours au Moyen Orient résultent des quatre grands changements suivants :

  • La région doit assumer davantage de responsabilités pour sa propre sécurité, alors que l’appétit Américain pour une intervention militaire directe s’est évaporé. Parallèlement, les échanges commerciaux sont devenus multipolaires : le FMI estime que 26 % des exportations de biens du Moyen-Orient sont aujourd’hui destinées à la Chine et à l’Inde, soit près du double du niveau de l’an 2000 et environ le double de la part destinée à l’Amérique et à l’Europe. Récemment, ce réalignement géopolitique a conduit à une volonté de désamorcer les conflits, d’où l’entremise déjà mentionnée de la Chine ayant abouti à un début d’apaisement des relations entre l’Iran et l’Arabie Saoudite.
  • La transition énergétique crée un besoin urgent d’échapper au schéma familier des hauts et des bas du cycle pétrolier. Afin d’éviter les conséquences de ce cycle, les monarchies pétrolières du Golfe sont incitées à augmenter leur production de combustibles fossiles au cours de la prochaine décennie avant que la demande ne diminue de façon permanente et ce, afin qu’elles consacrent leurs recettes à la diversification de leurs économies locales respectives. Cela a posé un dilemme à résoudre lors de la COP28, en décembre 2023, à Dubaï.
  • Les opinions publiques se sont détournées des expérimentations politiques, qu’elles soient démocratiques ou Islamistes. Au contraire, les habitants du Moyen-Orient aspirent plus à des opportunités économiques et à leur bien-être matériel. Les sondages désignent les Émirats Arabes Unis comme le pays admiré le plus par les nouvelles générations de jeunes du Moyen-Orient, grâce à sa stabilité politique et à son économie florissante.
  • Concomitamment, la diminution de l’implication de l’Occident dans la sécurité et le commerce des pays du Golfe signifie également moins de pression politique de leurs ONG internationales en faveur de plus de respect des Droits de l’Homme et des processus démocratiques. Par ailleurs, de plus en plus de femmes accèdent librement au monde du travail dans les pays du Golfe et le nombre de touristes israéliens à Dubaï a connu une augmentation constante (freinée depuis le 7 octobre 2023, à cause de la guerre que mène Israël à Ghaza, contre le Hamas).
  • Dans toute la région, l’économie non pétrolière connaît une croissance moyenne annuelle saine de 4 % et les investissements multinationaux transfrontaliers sont en hausse (y compris ceux des oligarques russes). Il est ainsi possible d’imaginer comment un cercle vertueux de stabilité et de paix pourrait conduire à davantage d’investissement et de commerce qui élèveraient le niveau de vie et élargiraient le cercle de la prospérité, renversant ainsi une longue spirale d’échecs dans une partie du monde comptant quelques 500 millions d’habitants.

Les monarchies du Golfe et Israël, qui ont respectivement réussi leurs virages économiques, ne représentent en 2023 que 14 % de la population totale du Moyen-Orient, mais 60 % de son PIB, 73 % de ses exportations de marchandises et 75 % des investissements multinationaux entrants.

Le Moyen-Orient est aujourd’hui un laboratoire économique et politique dans lequel le Maroc a des rôles clés à jouer, d’ordres politiques, sécuritaires et économiques et ce, selon la nature du repositionnement stratégique qu’adopterait le Royaume par rapport à la région.

Pour ce faire, le 4 décembre 2023, le Maroc a opté de se mettre en tandem avec son allié traditionnel, à savoir les Émirats Arabes Unis, en signant une série d’accords bilatéraux qualifiés d’historiques et stratégiques. Aussi, le Royaume se positionne-t-il, de facto, comme une puissance associée par rapport aux États membres du Conseil de Coopération du Golfe.

Alors que la population des Émirats Arabes Unis ne représente que 0,1% du total des habitants de la planète and ne produit que seulement 0,5% du PIB mondial en 2022, ce pays dispose cependant de près de 10% des réserves mondiales d’hydrocarbures, ce qui lui procure une richesse considérable lui permettant d’enjamber les barrières internationales d’ordres politique et économique pour occuper une place prépondérante dans l’échiquier géostratégique global.

Les EAU, un allié fort du Maroc, joue ainsi de plus en plus un rôle pivot dans l’émergence d’un Moyen Orient assertif et impliqué dans le remodelage d’un Ordre mondial en voie de recomposition.

Il est important de souligner que plus cet Ordre mondial devient désordonné, plus les EAU semblent gagner en prospérité. Ses hauts dirigeants s’appliquent en effet à tirer positivement parti des différentes crises politiques et économiques internationales en cours.

Le résultat est que les Émirats ont réussi à se transformer en un havre de prospérité, de paix et de sécurité pour sa région alors que des guerres sévissent toujours au Moyen Orient et que par ailleurs l’économie mondiale souffre d’une fragmentation chronique.

Dubaï est souvent comparée à Singapour sans cependant tenir compte de la différence suivante : Singapour devait en grande partie sa réputation de havre économique pour sa propre région asiatique grâce aux effets positifs induits par la mondialisation qui est aujourd’hui de plus en plus remise en question et ce, depuis l’avènement de la pandémie du Covid19. En conséquence, ces effets positifs se sont considérablement estompés au désavantage de Singapour.

Les EAU ont réussi à créer des zones économiques à très faibles taux de taxation, qui ont attiré des multinationales avec une formule économique de base visant à faire de ces zones à la fois des entrepôts commerciaux, des hubs de transports maritimes et aériens et des centres financiers internationaux performants.

Concomitamment, les fonds souverains des EAU, se montant à 1.500 milliards de dollars US, ont investi à travers le monde ses revenus pétroliers dans des industries d’importance stratégique avec comme objectif principal de positionner les Émirats en tant que puissance commerciale, financière et géopolitique à l’échelle planétaire.

Ces fonds souverains des Émirats sont classés en 2023 à la deuxième place mondiale parmi les plus grands fonds étatiques après ceux de la Chine et avant celui de la Norvège.

Il est important de souligner que les EAU figurent aussi parmi les plus grands investisseurs étrangers en Afrique (notamment au Soudan et au Rwanda) y compris au Maghreb et au Maroc.

Sa position géographique pivot lui a facilité l’édification de réseaux maritimes et aériens commerciaux reliant à la fois l’Afrique, l’Asie et l’Europe. Jebel Ali est ainsi devenu le premier port de containers au monde et l’aéroport de Dubaï le plus important hub au monde pour les vols internationaux.  En conséquence, le secteur de la logistique occupe à lui seul presque 8% du PIB des EAU, en 2022.

L’instauration d’un climat très favorable aux affaires a fortement contribué à asseoir la réussite économique des Émirats qui occupent actuellement la 24ème place en la matière, par rapport aux 176 pays classés par le think tank américain The Heritage Foundation, devançant ainsi les États-Unis.

Un autre indicateur de réussite économique est le nombre d’entreprises nouvelles ayant rejoint la Chambre de commerce de Dubaï durant le premier semestre de 2023 : il a augmenté de 40%.  Une sur cinq parmi ces nouvelles entreprises est d’origine indienne, suivies par des firmes de Chine et des autres pays du Moyen Orient.

Les EAU ont de surcroît bien réussi leur politique de diversification économique. Les Émirats ne dépend ainsi plus lourdement des revenus de ses hydrocarbures qui ne représentaient plus que 30% de son PIB en 2022. L’économie de ce pays a par ailleurs enregistré durant le premier semestre de 2023 un taux de croissance égal à 3,7%, comparativement au taux de la même période de l’année précédente.  En excluant le pétrole et les industries y afférentes, le PIB des EAU passe alors à 5,9%.  Seule l’Inde arrive à travers le monde à accomplir un tel taux annuel de croissance économique qui frôle les 6%. Les économies du G7 et même la Chine n’arrivent actuellement pas à un tel taux de croissance.

Il est important de souligner que l’Inde (cinquième économie mondiale en dollars US courants) a par ailleurs signé en 2022 un accord de libre-échange avec les EAU alors que New Delhi s’était délibérément abstenue de passer de tels accords commerciaux avec des pays tiers durant les dix dernières années. En conséquence, le commerce entre les deux pays a déjà progressé de 16% en termes nominaux.

Les EAU constituent dorénavant un hub commercial incontournable pour les entreprises exportatrices à la fois de l’Inde et de la Chine. Ce dernier pays est actuellement le premier partenaire commercial des EAU. Des entreprises de Hong Kong ont transféré leurs activités à Dubaï à la suite des difficultés rencontrées notamment à cause des restrictions causées par la pandémie du Covid 19.

L’entremise diplomatique de la Chine a contribué à un début d’apaisement des relations entre l’Iran et l’Arabie Saoudite. Cela a permis aux Émirats d’attirer envers elle des intérêts économiques pétroliers iraniens. Dubaï et Al Fujairah deviennent respectivement la place financière et d’expédition maritime du pétrole autant russe qu’iranien.

Aussi, les EAU se sont-ils de facto libérés économiquement de l’influence directe des États-Unis et de l’Europe occidentale. Abu Dhabi a en conséquence pu marquer son indifférence par rapport aux sanctions économiques imposées par Washington et l’Union européenne à des pays comme la Russie ou l’Iran.  D’ailleurs, le Président Poutine vient d’effectuer à Abu Dhabi, en décembre 2023, une visite officielle avec les plus grands honneurs. Celui-ci a offert à cette occasion de discuter de la coopération avec les EAU dans le domaine énergétique, des conflits au Moyen Orient et la crise en Ukraine.

Par ailleurs, les hommes d’affaires russes ne pouvant plus résider aux États-Unis ou en Europe, ont massivement pris leurs quartiers à Dubaï.

 

Les Accords d’Abraham, signés entre les EAU et Israël, ont également ouvert un champ totalement nouveau d’opportunités d’affaires entre les deux pays. Un accord économique signé avec Israël permet aux Émirats d’accéder à tout un champ de hautes technologies de pointe dont celles afférentes à l’intelligence artificielle, aux énergies renouvelables et à la gestion des ressources en eau. Les sociétés israéliennes ont concomitamment accès à des pools de capitaux des EAU et éventuellement, à terme, aussi aux marchés potentiels des autres pays arabes du Golfe.

Par ailleurs, avec la présence de 70.000 participants du monde entier, la tenue en décembre 2023 de la COP28 à Dubaï contribue à repositionner fortement les EAU en tant qu’acteur proactif dans la recherche de solutions internationales face aux défis climatiques de la planète.

Au sein des Émirats, les niches de développements prioritaires visées sont les énergies propres et l’intelligence artificielle. Ainsi, en 2006, ce pays a créé Masdar, une firme ayant pour mission de diversifier les sources d’énergies du pays et d’acquérir un important savoir-faire dans le secteur des énergies renouvelables. En 2023, Masdar est devenue un des plus grands développeurs au monde des sites d’énergies éoliennes et solaires.

Par ailleurs, un institut de recherche technologique afférent à l’intelligence artificielle est instauré, doté de moyens financiers très consistants et attirant les meilleurs experts et talents en la matière provenant notamment de Chine et du monde occidental. Comme résultat, un modèle de langage dénommé Falcon est né. Il est considéré par les experts comme meilleur que l’américain Meta. Les EAU visent aussi le développement des applications médicales de l’intelligence artificielle qu’elle espère valoriser et exporter.

En conclusion, le Royaume du Maroc a choisi en les Émirats le partenaire idoine capable de l’accompagner durablement et assidument dans l’édification d’une réelle prospérité partagée et d’un avenir mutuellement meilleur, moins dépendant économiquement de l’Union européenne, encore plus enraciné dans son propre continent africain et mieux intégré au sein d’un nouveau Moyen Orient.

Par ailleurs, l’édification de la dimension Atlantique du Maroc serait fortement facilitée si elle venait à être menée en tandem avec les Émirats. Et enfin, une éventuelle future adhésion marocaine au groupement des BRICS pourrait alors être envisagée sur des fondements géopolitiques et géoéconomiques solides et plus convaincants.

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